Publié le 6 Janvier 2022
Publié le 9 Novembre 2021
Les Amis du Vieux Verneuil vous proposent
une conférence de Roger Puff.
A la fin du 19ème siècle alors que le Lycée Félix-Faure ouvre ses portes à Beauvais, un groupe d’enseignants et de notables radicaux convaincus lance une association qui prend le nom de Cercle laïque d’Éducation morale. Ce Cercle s’inscrit dans le grand mouvement des Universités populaires et fait de Beauvais le siège d’une des toutes premières institutions de ce type en France.
C’est à partir des articles de la presse quotidienne très engagée de l’époque, que Roger Puff relate l’histoire mouvementée de ce Cercle. Fondé en 1898, il offrira au public beauvaisien des conférences de haut niveau, des spectacles littéraires et musicaux, des cours du soir, des patronages, des ouvroirs, etc. Malgré des débuts prometteurs, il ne pourra pas être pérennisé et disparaitra en 1914 dès le début de la 1ère Guerre mondiale.
Publié le 5 Octobre 2021
Les Amis du Vieux Verneuil vous proposent une conférence sur les fouilles archéologiques préventives du Parc Alata implanté sur les communes de Creil et Verneuil-en-Halatte
L’archéologie préventive existe depuis 20 ans, cela correspond au début de l’aménagement du parc Alata au début des années 2000 jusqu’à l’extension du parc en 2020. A travers l’évolution des méthodes de l’archéologie, l’histoire de ce secteur a pu être dévoilée.
Virginie Huyard, archéologue au Conseil départemental de l'Oise, nous fera découvrir comment les populations ont occupé ce site à travers le temps, des traces de la Préhistoire aux occupations de l’Age du Fer.
Publié le 21 Septembre 2021
VOYAGE ANNUEL « ART et HISTOIRE
MONTREUIl sur Mer
SAMEDI 9 OCTOBRE 2021
7h : départ en car : place de l’ église à Verneuil
12h15-14h 30 : déjeuner à l’auberge du Bistronome : passe sanitaire obligatoire!
Après-midi
16h 45 : départ pour Verneuil
Vers 19h30 : retour à Verneuil
Ce prix comprend le voyage, les visites guidées et entrées de musée, le repas ; aucune réduction n’est envisageable pour les personnes qui n’utiliseraient pas le car. Pour tout désistement, 20% de la somme sont retenus selon décision prise par l’Assemblée Générale.
Publié le 16 Septembre 2021
La mardi 28 septembre 2021, les Amis du Vieux Verneuil ont invité Nicolas Bilot, archéologue au Service départemental d'Archéologie de l'Oise.
Il nous fera part des dernières recherches sur le Château de Creil
Le château de Creil est un site historique et archéologique de premier plan, injustement oublié depuis que le prince de Condé l'a vendu pour carrière de pierre en 1782. D'abord château comtal au Moyen Âge Central, il devient royal dès le rattachement de la principauté de Clermont au domaine royal par le roi de France Philippe Auguste en 1218. Il joue un rôle significatif durant la Guerre de Cent Ans et sera surtout l'objet d'attention particulière de la part des rois Charles V et Charles VI qui en font l'une de leurs grandes résidences franciliennes. Devenu l'un des "plus excellents bastiments de France", il désintéressera cependant dès le XVIIe siècle et sera transformé en maison bourgeoise, en tribunal puis en mairie au cours des XIXe et XXe siècles.
Publié le 6 Septembre 2021
Les Amis du Vieux Verneuil vous proposent pour l'édition 2021 des Journées européennes du Patrimoine de découvrir en visités guidées les lieux qui ont marqué l'histoire de Verneuil-en-Halatte :
Vous pourrez découvrir les maquettes des principaux édifices réalisées par les Amis du Vieux Verneuil.
Et pour ceux qui n'ont pas pu suivre la conférence "L'Oise au fil de l'eau" de Marc Niederhauser présentée en vidéo le 25 mai dernier, les Amis du Vieux Verneuil vous en proposent la rediffusion sur grand écran le samedi 18 et le dimanche 19 septembre de 15 à 17h salle Salomon de Brosse.
Réservez les dates
Prochaines manifestations des Amis du Vieux Verneuil :
port du masque et pass sanitaire obligatoires
- mardi 29 septembre à 20h30 Salle Salomon de Brosse : Conférence de Marc Bilot, archéologue au SDAO (Service d'Archéologie départementale de l'Oise) : "Le château de Creil, bilan des dernières recherches"
- samedi 9 octobre : sortie historique à Montreuil-sur-Mer, départ en car à 7h de la place de l'église à Verneuil-en-Halatte (50 €)
et attention au nouvel horaire
- mardi 19 octobre à 20h Salle Salomon de Brosse : Conférence de Virginie Huyard archéologue au SDAO (Service d'Archéologie départementale de l'Oise) : "Parc Alata, 20 ans d'Archéologie préventive"
- mardi 30 novembre à 20h Salle Salomon de Brosse : Conférence de Roger Puff (AVV) : "L'Université populaire de Beauvais (1898-1914)"
Nous vous en dirons plus bientôt.
Publié le 5 Juin 2021
Depuis la « Bataille d’Angleterre » (Juillet 1940-mai 1941) les bombardements alliés se multiplient, visant des points stratégiques pour les allemands et leurs implantations militaires dans la zone occupée. Lors de ces opérations, les avions britanniques et américains sont la cible des FLAK (DCA Allemandes) et d’attaques aériennes.
Lorsque des aviateurs survivent au crash de leur avion, ils sont récupérés, mis en sécurité et soignés avant de rejoindre l'Angleterre sous l’égide d’un groupe de résistants.
Dans la région de Creil, le Dr Georges Debray, Chirurgien à la clinique de Creil et résistant, installe, à son domicile à Creil, des lits d’hospitalisation pour les blessés graves nécessitant une opération sous anesthésie générale. De 1941 au 15 août 1945, 31 membres de groupements de résistance de la région de Creil et 14 aviateurs américains ou anglais tombés à Bresles, Cires-les-Mello, Saint-Just-en-Chaussée, Wavignies, Clermont et Villers-Saint-Paul sont ainsi soignés à l’insu de l’armée allemande.
Le docteur Debray héberge aussi des blessés dans la maison qu'il possède à Verneuil dans la rue du professeur Calmette, presque en face de la ferme. Jules De Bruyne, le fils de cette ferme, m’a confié, il y a une quarantaine d’années, un souvenir de la guerre 1939-1945. IL a 15 ans et son père lui demande de prendre un attelage de chevaux pour aller chercher une charrette de paille chez leur cousin qui tient la ferme de Villers Saint Paul. Pour franchir l’Oise, il doit donc traverser Creil et ainsi croiser de nombreux soldats allemands mais cela ne l’effraie pas puisqu’il lui arrive d’aller chercher la soupe au quartier général de Creil pour la porter aux soldats de la base. Sur le chemin du retour, il entend parfois des plaintes et des gémissements provenant de son chargement de paille. Il a hâte d’arriver à la ferme !
Dans un premier temps, de 1940 à 1943, le terrain d’aviation de Creil-Verneuil est utilisé par l’aviation allemande dans un but offensif : ses escadrilles de bombardiers Heinkel He 111 puis de Junkers Ju 88 participent à la « bataille d’Angleterre » et aux bombardements stratégiques.
Après les revers de l’armée allemande sur le front de l’est, à Stalingrad au deuxième semestre 1942 et à Koursk l’été 1943, l’Allemagne adopte une posture plus défensive. Les escadrilles hébergées au champ d’aviation de Creil-Verneuil sont plutôt constituées d’avions de chasse : Messerschmitt Bf 109G et Focke-Wulf Fw 190.
La guerre qui dure et les lignes de front qui se multiplient accroissent les besoins de l’armée allemande. Les prélèvements de l’occupant en matières premières et denrées de toutes sortes augmentent. Les rations alimentaires diminuent et d’autres aspects de la vie quotidienne pâtissent du rationnement : par manque de tissu et de cuir, il devient difficile de s’habiller et de se chausser ; par manque de charbon, se chauffer devient un luxe, etc. Les métaux ferreux et non ferreux sont contingentés pour le matériel de guerre et certaines autres productions deviennent impossibles.
Autre conséquence de la guerre qui perdure, faisant de nombreuses victimes et que l’armée allemande remplace par des hommes de plus en plus jeunes : les usines allemandes manquent de main d’œuvre et l’occupant instaure « la relève » qui prévoit l’échange d’un prisonnier contre trois ouvriers volontaires pour aller travailler en Allemagne.
L’usine chimique de Villers-Saint-Paul intégrée le 18 novembre 1941[1] au groupe Francolor à capitaux majoritairement allemands, envoie des ouvriers « volontaires désignés d’office » travailler dans une usine du groupe à Ludwigshafen. Parmi eux René Marchois et René Poitou, habitants de Verneuil.
[1] C’est une conséquence de la signature de l’armistice de 1940. Voir : Contribution de l’industrie chimique française à l’effort de guerre allemand - Hervé Joly.
Suite au peu de succès de « la relève », l’Etat Français à Vichy instaure, par la loi du 16 février 1943, le service du travail obligatoire qui impose à tous les jeunes Français, nés entre 1920 et 1922 d’aller travailler en Allemagne. Ceux qui ne partent pas et ceux qui s’enfuient des camps deviennent « réfractaires » et sont obligés de se cacher Certains d’entre eux rejoignent les groupes de résistance dont les actions, de plus en plus soutenues par la population, se multiplient.
L’hiver 1943-1944 marque un tournant de la guerre : les forces de l’axe (l’Allemagne et ses alliés) sont en difficulté sur tous les fronts. Les alliés intensifient les bombardements sur les sites industriels Allemands, l’industrie aéronautique et les infrastructures pétrolières sont particulièrement visées. Les cantonnements allemands en France occupée sont également ciblés. Le champ d’aviation de Creil-Verneuil subit de nombreuses attaques aériennes alliées qui causent autant d’alertes. Les habitants de Verneuil creusent des abris, sous la place de l’église et sous la boulangerie entre autres, abris qu’ils rejoignent lorsque la sirène retentit. Si l’abri est trop loin, la cave de la maison ou celle du voisin, en font office
Le 2 juin 1944, un groupe de bombardiers B-24 Liberator vient larguer ses bombes sur la base utilisée par les Allemands. Quelques-unes tombent sur Montlaville, huit personnes sont tuées : Victor Octave Delabre, 51 ans, Alphonsine Denain veuve Domart, 82 ans, Thérèse Dine veuve Salomez, 71 ans, Alexandrine Galleux veuve Dumonté, 71 ans, Georges Gottrand, 33 ans, Marie Aline Havy veuve Berton, 53 ans, Marthe Havy veuve Anselme, 50 ans, Eugénie Leclère épouse NOËL, 85 ans.
Le même jour, un groupe de B-24 Liberator bombarde la gare de triage de Creil. Un des avions touché par la DCA allemande, s’écrase à Villers-Saint-Paul. L’opérateur radio blessé ne peut pas sauter en parachute et péri lors du crash. Le pilote, le co-pilote, le navigateur, le bombardier et trois mitrailleurs sont fait prisonniers. Le mécanicien et le quatrième mitrailleur réussissent à s’évader.
Le 27 juin 1944 en fin d'après-midi, suite à un problème technique, un avion venu bombarder la base Creil-Verneuil perd des bombes : une tombe chaussée du moulin tuant Émile Dollez, 48 ans, René Rollet, 31 ans et son fils Michel âgé de 3 ans. Une autre tombe près du marronnier qu’elle fend en deux et ôte la vie à Denise Grenier, 14 ans.
Ces bombardements font aussi des blessés. Une équipe locale de volontaires de la Croix Rouge instruite et dirigée par Me Debray, la femme du chirurgien de Creil, assure les premiers soins. Parmi les sauveteurs : Adrienne Bonnaventure, Marie-Antoinette Busson, Paul Gardedieu, etc.
À partir du débarquement le 6 juin 1944, apparaissent des groupes de FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) qui harcèlent et attaquent les troupes d’occupation pour les gêner dans leur repli. À Verneuil Maurice Gottrand est chef du groupe qui compte parmi ses membres les frères Bailly, Marceau Hanesse, Lucien Tarcy, etc.
Remontant la vallée de l’Oise, les blindés américains arrivent dans le bassin Creillois le 30 août et passent la nuit dans la forêt de la Haute-Pommeraye, craignant de trouver une forte résistance sur la base. Quant ils reprennent leur avance le lendemain, ils ont le champ libre car les derniers Allemands ont quitté les lieux deux jours auparavant, après avoir détruit de nombreux hangars et dynamité les pistes du terrain d'aviation sur toute leur longueur pour les rendre inutilisables.
À 10 Heures ce jeudi 31 août 1944, les blindés de la 30e Division d’Infanterie américaine descendent la cavée du cimetière (actuelle rue de l’égalité).
Verneuil est Libéré !
Les FFI de Verneuil hissent le drapeau tricolore au sommet de l’église mais, depuis Rieux, une batterie allemande en cours de repli fait feu en direction de Verneuil et perce la pyramide du clocher de part en part. Un char américain se trouvant à la Rue des Bois vise la batterie et la réduit au silence.
Le même jour se constitue le Comité de Libération Nationale de Verneuil sous la présidence du maire, Albert Lescadieu. Ce comité, composé en grande partie de résistants, doit proposer au préfet un conseil municipal provisoire afin de siéger jusqu’aux élections prévues au printemps 1945.
Pour compléter la liste des Vernoliens victimes de la guerre 1939-1945, il faut citer René Jules Nicolas, 22 ans, tué lors d’un bombardement de l’usine de Ludwigshafen où il effectuait son Service du Travail Obligatoire et Roger Louis Demazure, 24 ans, décédé en déportation. Il faut évidemment aussi y inclure les Vernoliens tués en accomplissant leur service militaire actif : Louis Dorigny, Arthur Facon, J. Grimbert, Georges Legendre, Jean Lenain, René Ruin.
Publié le 31 Mai 2021
La plateforme située au sud-Ouest de Verneuil et à l’Est de Creil, à cheval sur les deux communes, accueille, au cours de la guerre 1914-1918 des escadrilles d’avions pour des missions de reconnaissance
Le plan de défense passive de 1931 prévoit d’utiliser ce site pour protéger des attaques aériennes l’agglomération creilloise, proche de Paris, et qui constitue un site stratégique, avec ses nombreuses usines et son nœud ferroviaire. Pour respecter ses engagements envers ses alliés, la France déclare la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. En novembre 1939, le terrain de Creil-Verneuil est aménagé et accueille des unités de D.C.A. qui sont opérationnelles à la fin du mois. À l’approche des troupes allemandes, elles sont évacuées le 6 juin 1940 et Creil est bombardé le 10 juin.
L’armistice entre la France et l’Allemagne, signé le 22 juin 1940, sépare la France métropolitaine en une zone « libre » et une zone occupée par l’armée Allemande, dans laquelle se trouve Verneuil. Sans attendre, les Allemands prennent possession du terrain de Creil-Verneuil qui va devenir une base de départ pour aller bombarder l’Angleterre, toujours en conflit avec l’Allemagne. En août 1940, l’occupant commence à aménager la plateforme que l’organisation Todt transforme en un véritable terrain d’aviation. Celui-ci sera utilisé par la Luftwaffe jusqu’à la libération. Pour construire les pistes, le mur d’enceinte du château de Verneuil y compris les tourelles (la porte « Henri IV ») est démonté pour en récupérer les pierres. Le mur entourant l’étang de la rue de Verdun et le mur d’enceinte du château de Beaurepaire subissent le même sort. Les pierres sont transportées par les fermiers de Verneuil et ceux des communes voisines, réquisitionnés pour la semaine avec leurs attelages de chevaux et tombereaux.
Les deux pistes construites ont une largeur de 50 m et mesurent respectivement 1620 m et 1710 m de longueur. Elles sont recouvertes de ciment et équipées d’un système d’éclairage permettant l’atterrissage de nuit, ainsi que d’une rampe d’approche avec phare de rappel au mont Pagnotte. Les avions sont abrités par de nombreux hangars construits en lisière du bois situé sur le plateau, le long du chemin du Parc de Verneuil. Le château Boncompagne, du nom du propriétaire qui l’a fait construire, est utilisé par les officiers et les services administratifs locaux de l’aviation allemande. IL est peint en noir pour ne pas être repéré par les alliés qui viennent bombarder la base.
De nombreux baraquements sont construits pour le cantonnement des soldats allemands et pour y installer divers ateliers. Parmi le groupe de hangars implantés à Malassise par les Allemands, l’un d’eux est surmonté d’un clocher factice pour simuler un village et éviter que les alliés ne le bombardent. Les habitants de Verneuil appellent cet ensemble « le village nègre ».
Le terrain d’aviation mobilise un nombre important de soldats allemands : en plus des pilotes et mécaniciens, il faut le personnel d’entretien des pistes, des installations et des bâtiments, des équipes de défense aérienne et d'autres qui assurent la garde du secteur, du personnel de commandement et d’administration, etc.
L’occupant réquisitionne le groupe scolaire Jules Ferry et y installe son quartier général. Le bureau de poste et des grandes maisons de Verneuil sont aussi réquisitionnés : dans l’actuelle rue Aristide Briand pour établir une annexe du quartier général, rue Victor Hugo pour installer une cuisine et pour loger des officiers, à Montlaville, etc.
Suite au bombardement du hangar de réparation des avions de la base par les alliés, des ateliers de menuiserie et d'ajustage sont respectivement installés aux numéros 32 et 34 de la rue du Professeur Calmette.
Des personnes de Verneuil, principalement des femmes dont le mari est prisonnier ou affecté au service du travail obligatoire en Allemagne (voir plus loin), sont employées par l’armée d’occupation pour faire du ménage dans les locaux occupés par les officiers, entretenir les habits des soldats ou encore travailler aux cuisines du terrain d’aviation. Les personnes qui pénètrent dans l’enceinte militaire pour leur travail doivent montrer un laisser passer. C’est le cas des fermiers qui, tous les soirs, doivent, à tour de rôle, aller chercher la soupe au quartier général de Creil installé dans le lycée Jules Uhry, pour la porter ensuite aux soldats allemands retenus aux postes de DCA à Vaux, en haut de la rue de l’égalité et à Malassise en particulier.
La zone occupée est placée sous le contrôle de l’autorité militaire allemande mais l’administration française est maintenue. Les maires, préfets, gendarmes et autres représentants administratifs servent d’interface avec la population, une position difficile à assumer.
Dès le début de l’occupation, les habitants n’acceptent pas la cohabitation. Des exactions sont commises pou gêner l’installation et le déploiement des militaires allemands. Le 19 novembre 1940, la ligne téléphonique Creil-Fleurines de l’armée d’occupation subit un acte de sabotage. Les maires des communes de Creil et fleurines sont convoqués par le commandant du quartier général de Creil. Il inflige à ces deux communes une forte amende, celle-ci servant de dépôt de garantie destiné à être encaissé par le Reich en cas de récidive. Le maire de Creil, M. Havez[1], s’étonne auprès du sous-préfet de Senlis que la commune de Verneuil ne partage pas le malheureux sort de Creil et Fleurines alors qu’une grande partie de la ligne téléphonique parcourt le territoire de Verneuil. Il explique au sous-préfet qu’il ne peut pas percevoir l’amende de 10 Marks par habitant car la population de Creil, essentiellement ouvrière et comportant beaucoup de familles nombreuses, est fortement impactée par le chômage. IL fait remarquer que, pour une famille dont le père travaille avec un salaire moyen de 1000 F, même avec un seul enfant, l’amende s’élève à 30 Marks soit 600F, c’est-à-dire les trois cinquièmes du salaire mensuel. Le préfet intervient auprès du commandant et obtient la réduction de l’amende à la moitié de la valeur initiale.
Malgré ces fortes amendes imposées le 28 novembre 1940 par le commandant de l’autorité allemande à Beauvais, aux populations de Creil et Fleurines, quatre nouveaux actes de sabotage sont commis entre le 16 et le 18 décembre sur les routes de Creil à Verneuil, Creil à Chantilly et Creil à Saint Maximin. En conséquence le 19 décembre, le commandant du quartier général de Beauvais impose aux habitants des communes concernées la surveillance, le jour et la nuit, des câbles téléphoniques sur toute l’étendue des routes Creil à Verneuil, Creil à Chantilly et Creil à Saint Maximin. Les maires sont chargés d’organiser les tours de garde.
Autre conséquence, les amendes servant de garantie sont réclamées aux communes. Une moitié de la somme est encaissée par le Reich et l’autre moitié est gelée pour être remboursée au 1er avril si aucune exaction n'est commise entre temps dans le secteur.
[1] Gabriel Havez est responsable pour le secteur de Creil du mouvement de résistance Libé-Nord.
La surveillance des lignes téléphoniques décidée par le Feldkommandant le 19 décembre 1940 est suspendue à partir du 20 janvier 1941. Pour la ligne Creil-Verneuil la suspension est de courte durée car un autre sabotage réactive la surveillance du 7 février au 4 mars 1941 et provoque l’encaissement de la deuxième moitié de l’amende par le Reich.
Des coups de feu ayant été tirés sur une sentinelle du champ d’aviation, le commandant du quartier général de Senlis informe, le 15 avril 1941, le préfet des décisions qu’il a prises pour qu’il les transmette aux maires des communes concernées : Apremont, Aumont, Creil, Fleurines, Saint-Maximin, Verneuil. D’abord, il rappelle qu’il est formellement interdit d’entrer sur le terrain, soit le jour soit la nuit, sans être muni d’une autorisation spéciale. Puis il précise que pendant la nuit (période comprise entre une demie heure avant le coucher du soleil et une demie heure après le lever du soleil), les sentinelles ont l’ordre de tirer sur chaque contrevenant sans le moindre avertissement.
Un plan du terrain d’aviation est joint à la lettre ainsi que des affichettes pour prévenir la population.
Le 24 février 1942, Le commandant major Heir informe le sous-préfet de Senlis que des personnes ont été rencontrées ramassant du bois à l’est de la rue Creil-Senlis, trop près des terrains militaires et sans autorisation, au risque d’être fusillées. Il exige d’assurer l’impénétrabilité de l’enclos qui entoure la forêt, au bord des rues Creil-Senlis-Apremont.
Dans un courrier du 25 mars 1942, le capitaine du quartier général allemand de Creil reconnait les efforts des communes pour clore le secteur de la base mais il constate que cela n’empêche pas des habitants de Creil de pénétrer dans le bois du champ d’aviation en abimant la clôture. Il demande aux maires de faire surveiller le périmètre de l’aérodrome par des organes de police pour que l’interdiction de pénétrer soit respectée. Un projet de contrat, écrit en allemand et en français, établi entre la direction du champ d’aviation et le maire comme responsable des personnes qu’il engage pour surveiller l’enclos du terrain d’aviation, est joint à la lettre. Ce contrat prévoit que les frais découlant de la surveillance seront à la charge de l’autorité allemande, que les hommes de confiance choisis par le maire seront payés par la commandanture de Creil 7,50 F de l’heure moins la retenue pour les assurances sociales. Les documents conservés aux archives départementales de Beauvais ne permettent pas de savoir quelle suite est donnée à ce projet de contrat mais il n’est pas fait état d’acte de malveillance à l’encontre de l’aérodrome de Creil à partir de cette date.
Il est à noter qu’à ce moment les français qui n’acceptent pas l’armistice et l’occupation, après « des opérations coup de poing » isolées, s’organisent en différents groupes parmi lesquels : l’organisation civile et militaire, le front national et libé-Nord qui compte parmi ses dirigeants le député-maire de Creil, Jean Biondi. Il en résulte des actions mieux préparées et des cibles différentes pour importuner l’occupant : destruction de transformateurs électriques, de pylônes à haute tension, puis des sabotages de voies ferrées. Parallèlement des vols de différentes natures, bicyclettes, voitures, argent, tickets de rationnement, tabac, etc., permettent de subvenir aux besoins des groupes de résistants dont certains membres ont quitté leur travail pour se consacrer à plein temps à la lutte.
Les documents conservés aux archives de l’Oise permettent de dénombrer 175 actes malveillants enregistrés par les policiers de l’Oise entre mars 1943 et mars 1945. Ils correspondent à 31 atteintes à la personne, 33 dégradations de structures urbaines ou industrielles, 38 actes de sabotage du matériel ferroviaire (réseau et matériel roulant) et 73 vols parfois sous la contrainte avec arme.
à suivre
Publié le 13 Mai 2021
Marc Niederhauser nous présentera "L'Oise au fil de l'eau" le mardi 25 mai à 20h en visio-conférence.
Il évoquera la vie sur la rivière et ses rives au cours des trois cent dernières années, bien avant que le canal Seine-Nord soit d'actualité.
Attention horaire avancé à 20h
Si vous souhaitez y assister, veuillez demander le lien à :
Publié le 11 Avril 2021
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