Publié le 11 Mai 2022
Tout savoir sur le RADAR (acronyme anglais de RAdio Detectiuon And Ranging) avec Philippe Coutelle,
Ce sera le mardi 31 mai 2002 à 20h30 au Manoir Salomon de Brosse à Verneuil-en-Halatte.
mise en valeur et sauvegarde du patrimoine local, histoire, art, culture, expositions, conférences, visites guidées
Publié le 11 Mai 2022
Tout savoir sur le RADAR (acronyme anglais de RAdio Detectiuon And Ranging) avec Philippe Coutelle,
Ce sera le mardi 31 mai 2002 à 20h30 au Manoir Salomon de Brosse à Verneuil-en-Halatte.
Publié le 7 Mai 2022
Le soldat Edmond Gras né à Verneuil le 2 décembre 1888, mobilisé au 120e régiment de ligne basé à Saint-Denis, a été mortellement fauché par une automobile le 3 juin 1911 à Epinay-sur-Seine au retour d'une mission de garde du dépôt de tramways d'Enghien-Trinité. Cette garde a été décidée suite à la grève des chauffeurs de la compagnie des tramways de Paris qui a particulièrement affecté les lignes du secteur Nord.
L'accident
Ce 3 juin 1911 vers 23 heures, la vingtaine d'hommes de la 2e compagnie du 120e régiment d'infanterie, dont fait partie Edmond Gras, rentre à la caserne après avoir assuré le service d'ordre au dépôt des tramways depuis le matin à 4 heures. Une automobile roulant à vive allure et lanternes éteintes vient percuter la colonne des militaires faisant un mort (le soldat Gras) et 5 blessés dont 2 grièvement.
Le lendemain, de Verneuil, les frères de la victime Henri et Georges Gras se rendent à bicyclette à la caserne de Saint-Denis où ils arrivent dans l'après midi devançant leurs parents de quelques heures.
L'Hommage à Saint-Denis
Le 9 juin 1911 une cérémonie est organisée à Saint-Denis pour permettre aux camarades du 120e régiment de ligne de rendre un dernier hommage à leur frère d'arme. Un imposant cortège avec de nombreux militaires accompagne la famille depuis l'hôpital, où a eu lieu la levée du corps, jusqu'à la basilique pour le service funèbre.
Les Obsèques à Verneuil
Les obsèques d'Edmond Gras ont lieu à Verneuil le 17 juin 1911. Sur la place de l'église, une assistance nombreuse attend le corbillard entouré d'un détachement du 120e régiment d'infanterie, suivi par la famille, le maire et les conseillers municipaux, des représentants de la société de gymnastique de Verneuil et de la section de pompiers de Verneuil. Pour la circonstance, l'entrée de l'église est drapée de tentures blanches et de drapeaux tricolores.
Au cimetière, M. Bénaut au nom des sapeurs-pompiers, M. Leclère au nom des jeunes de la commune de Verneuil et un soldat du 120e régiment d'infanterie prennent la parole pour témoigner leur sympathie à la famille du défunt.
La tombe du soldat Gras
Le soldat Edmond Gras est issu d'une famille modeste. Ses parents sollicitent l'aide du bureau de bienfaisance de la commune pour l'enterrement de leur fils. Le conseil municipal de Verneuil réuni en session extraordinaire le 28 décembre 1911 approuve la délibération du bureau de bienfaisance. En réunion extraordinaire le 17 avril 1912, il décide à l'unanimité des présents d'exonérer la famille Gras du prix de la concession du cimetière pour la sépulture de son fils décédé en service commandé. Le maire, M. Normand, transmet un extrait de la délibération au sous-Préfet de Senlis et lui demande d'annuler le titre de recette de 150 F correspondant.
Le 12 septembre 1911 Henri Gras né le 21 juillet 1892, jeune frère du défunt Edmond, s'engage pour trois ans. Il est affecté au 120e régiment d'infanterie de Saint-Denis où il accède au grade de Caporal clairon. Il est tué au combat de Cesse le 27 août 1914.
Dans l'impossibilité d'identifier le corps, il n'a pas de réelle sépulture.
Devant la tombe d'Edmond Gras, les parents unissent dans leur recueillement leurs deux enfants partis trop tôt.
Cette triste évocation apporte un éclairage différent sur cette tombe atypique où un fusil remplace la branche horizontale de la croix.
La Famille Gras subsiste à Verneuil au vingtième siècle par le troisième frère Georges dont les filles s'unissent aux familles Sauval et Salvat et par la sœur d'Edmond qui épouse un Bonnaventure.
.Robert POITOU pour Les Amis du Vieux Verneuil
Publié le 3 Mai 2022
Depuis une quinzaine d’années, une rue de Verneuil porte le nom d’Allée Étienne Régis Audibert, honorant ainsi une figure majeure du CERCHAR (Centre d'Etudes et Recherches de Charbonnages de France) et donc de notre cité.
Depuis le CERCHAR est devenu l'INERIS, Institut national des risques et de l'environnement industriel.
Étienne Audibert naît à Marseille le 14 mai 1888. Il fait de brillantes études : il est major de l’École polytechnique à 22 ans puis intègre l’École des mines de Paris. Diplômé en janvier 1914, il entre au Corps des mines, la haute administration française en charge de la surveillance des mines. De 1914 à 1920, il exerce au Service des mines d'Alès (Gard). Il participe à la Grande guerre en tant qu'officier artilleur. En 1920, il est nommé directeur de la Station d'Essais de Montluçon (Allier). Ce centre de recherches sur la sécurité dans les mines fait suite à la Station d'Essais de Liévin (Pas-de-Calais), mise en place en 1907 à la suite de la terrible catastrophe de Courrières (1099 morts), dirigée par Jacques Taffanel et détruite au cours de la Première guerre mondiale.
Inauguration le 8 avril 2006 de la rue Audibert par Jean-Clkaude Hrmo, maire de Verneuil-en-Halatte et conseiller général de l'Oise, et Geores Labroye, directeur général de l'INERIS
Audibert poursuit brillamment les recherches conduites à Liévin par Taffanel et en élargit le champ. Les travaux portent sur le grisou, les poussières, les explosifs, la silicose, mais aussi la cokéfaction et l'agglomération du charbon. En 1924, Audibert est appelé à diriger simultanément la Société Nationale de Recherches sur le Traitement des Combustibles sise à Villers-Saint-Paul. Il installe ses bureaux et son domicile à Senlis. Il développe les échanges avec les centres étrangers de recherche minière, instaurant notamment des réunions bisannuelles de leurs directeurs. La seconde conférence internationale se tient à Montluçon en 1933 et, plus tard, l'un d'entre elles est organisée à Verneuil. Audibert met en place des conférences-stages d'instruction pour les ingénieurs des mines. Tous les deux ans, il fait, devant la profession réunie, une revue des connaissances en matière de sécurité. Selon le témoignage de participants, il y brille d'un « éclat incomparable » car c'est un orateur « étincelant » qui sait captiver son auditoire.
La Seconde guerre mondiale vient interrompre cette période d'intense activité. Après un court exode, Audibert revient à Senlis et, en janvier 1941, le préfet le nomme maire de cette ville afin d’y réorganiser l'administration municipale. En novembre de la même année, il est poussé à démissionner suite à des dénonciations pour avoir critiqué les méthodes de l'occupant et, début 1942, il est jugé par le tribunal militaire allemand d’Amiens : celui-ci le condamne à six mois de prison. Enfermé à Amiens, il est libéré en mai 1942 grâce notamment au versement d'une rançon de 100 000 francs. Plus tard, en juin 1944, il est arrêté par la Gestapo et déporté au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg. Libéré, il est ramené en France en mai 1945 par les Américains mais il est alors dans un état physique lamentable et il apprend la mort de sa femme pendant sa déportation.
Inauguration du CERCHAR le 21 octobre 1950 : -Étienne Audibert au centre et Jean Biondi, député-maire de Creil, à gauche (avec la cigarette)
Sa haute autorité morale et sa compétence exceptionnelle l'amènent à être appelé à de hautes responsabilités : vice-président du Conseil général des mines en mai 1945, président d’Électricité de France en 1947, président des Charbonnages de France en 1948. Ayant rêvé pour la France d'un grand centre de recherche pour les houillères, il œuvre, dès son retour de déportation, pour la création du CERCHAR, le 1er juillet 1947. Il prend la direction de ce nouvel organisme qui poursuit les travaux de Montluçon et de Villers-Saint-Paul. Il en développe les effectifs et conçoit et fait réaliser, de 1948 à 1950, les laboratoires de Verneuil. La première tranche du CERCHAR est mise en service le 1er juillet 1950 et d'autres agrandissements suivent, toujours sous la direction magistrale d'Audibert.
En reconnaissance de son action, Étienne Audibert reçoit la haute distinction de Grand officier de la Légion d'honneur le 14 décembre 1949. Travaillant au maximum de ses forces, il est le chef incontesté du CERCHAR, s'impliquant lui-même dans les travaux de recherche et les supervisant à la lueur de son expérience. Plusieurs problèmes successifs de santé l'obligent à prendre du repos puis à abandonner la présidence de Charbonnages de France et à se concentrer sur son but principal, la science appliquée. Une dernière attaque l'abat alors qu'il est toujours aux commandes de la grande équipe du CERCHAR qu'il a constituée et animée. Il décède le 6 juin 1954 à Paris, alors qu'il n'a que 66 ans.
Christian Tauziède pour les Amis du Vieux Verneuil
Source principale : "Etienne Audibert, 1888-1954, Sa vie ses travaux", par Lambert Blum-Picard, Vice-président du Conseil général des Mines,